Jazz Quest

PointBreak a joué l’entremetteur entre le jazz et les millenals qui, a priori, s’en contrefout un peu du jazz. On a laissé jouer les algorithmes. C’est marrant, tous ces tracks qui émergent des descentes de la Gen Z dans SpotiTube, You-Fy et autre AlgoFlash. Ici, c’est une épopée imagée. Bref, c’est Jazz noob. Jazz Quest, c’est le quatrième épisode d’une saison 3 de témoignages-vérité.

par | 30 Mai 2023 | Jazznoob

The Simpsons

Santa Cruz, Colifornia © Record Group 412: Records of the Environmental Protection Agency,

A la recherche d’une Jazz Noob ? J’arrive. Je tape « Jazz » sur Spotify on me propose des playlists qui ne m’inspirent rien de grandiose. Mon éternelle habitude à catégoriser les choses me pousse à faire des recherches sur les différentes familles de jazz. Je tombe sur un schéma grossier des divers genres de cette musique. Je commence avec un style qui me parait être un classique : le Blues.

Je tombe sur Aretha Franklin et son titre Think. Dès les premières notes je me rends compte que cette mélodie me dit quelque chose. Lors du refrain et ces mythiques « Freedom » j’en suis persuadée : j’ai déjà entendu cette musique. Cet air entrainant a surpris mon pied à taper sur le sol. Une impression ou une envie je ne sais pas, mais mon corps veut se lever et danser dans un air de liberté. Me voilà dans les années 80, je sens mes cheveux flotter au vent, une paire de rollers aux pieds. Une boule à facette. Un crop top coloré. Des chaussettes montantes.

J’enfile mes baskets et mes écouteurs. Je me mets un son pour rentrer jusqu’à chez moi en bus. Une main sur la barre métallique. L’emblématique Amy Winehouse, qui chante He Can Only Hold Her dans les oreilles. Elle me chantonne des paroles moroses que j’écoute gaiement. Ce timbre grave qui donne un côté groovy et intemporel à ces textes. Cette voix puissante qui me fait pianoter sur le métal froid. Elle me fait bouger sur ces malheurs et son chagrin avec un talent apparent.

— Think par Aretha Franklin (1962) © dr

Janko Nilovic, pepouze sur le capot.

Amy Winehouse © dr

The Cinematic Orchestra

Sarah Vaughan © dr

Eric Dolphy © dr

Herbie Hancock
Laurent Garnier

Lee Morgan © dr

Plus tard j’écoute Duke Ellington pour gouter au Middle Jazz. On m’a promis que j’allais danser en écoutant The « A » Train de Duke Elligton et son orchestre. Pourtant je reste affalée sur ma chaise. Je décide de quitter Spotify et d’aller voir ça sur YouTube. Je tombe sur une représentation filmée en live. L’expérience est complètement, strictement, fondamentalement différente. Sur le dos, seulement une robe légère, un bras autour de la taille, une scène remplie de musiciens. Me voilà entrain de swinguer sur une musique orchestrale.

Après avoir danser, je vais me reposer un peu. Envie de fumer une clope tout en lisant le journal ? Je mets alors ce titre de Sarah Vaughan : Lullaby of Birdland. Je découvre le Be Bop avec une voix qui change de tonalité tout au long de ces quatre minutes. Ces quelques notes de piano m’immiscent dans un salon enfumé des années 40. Scène en noir et blanc. Remplie d’hommes et de femmes importants discutant autour d’un verre, en costumes trois pièces.

Je m’introduis ensuite dans la peau de l’un d’eux. Je me retrouve en détective privée qui part en filature. Le titre : Hat and Beard d’Eric Dolphy m’embarque dans un style qui n’est pas celui qui pourrait m’emballer habituellement. Pourtant cette clarinette basse a l’air de m’embarquer dans une histoire qu’il ne me raconte rien qu’à moi. Dans une ruelle sombre je suis cette ombre. La trompette prend sa relève, moi toujours à la poursuite de ma cible avec une pointe de danger en plus. La pression qui monte au son de cet instrument à vent.

Pour finir je termine sur du Hard Bop, intriguée par ce nom je m’y engouffre et y découvre The Sidewinder de Lee Morgan. Ces trompettes me conquièrent instantanément. Je sens la chaleur monter sur mon visage. Un verre de rouge à la main. Une grande table garnie d’assiettes déjà entamées. Beaucoup de rires et discussions dans tous les recoins. Je finis cette découverte du Jazz avec une musique chaude, douce et rieuse. Elle agrémente ma soirée d’été accompagnée d’amis autour d’un bon repas.


Octavine Brobbel-Dorsman

— Thake The “A” Train de Duke Ellington and his orchestra © dr

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