Jaco Pastorius, mad genius
Chez PointBreak, on a trop souvent vu les batteurs et les guitaristes sortir de scène avec les 06 du premier rang. Le bassiste, lui, reste trop souvent seul à siroter son diabolo kiwi-banane en attendant d’embarquer dans le tour bus. Justice est faite, on passe en mini-revue quelques as de la clef de Fa qui ont leurs fans. 4 cordes, 3 chicos et un doigté de fée, ça peut aider à groover à mort et à s’afficher sur le wall of fame des chambres d’ados.
Jaco Pastorius, une basse, un bonnet © Tom Copi / Getty images
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influence sur les bassistes
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technique
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niveau de Mainstream
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style vestimentaire
1er chapitre et on parle du GOAT. Jaco Pastorius réinvente sa propre hstoire. On le sait depuis Scott Lafaro, fini le boulot d’accompagnateur pour les (contre)bassistes. Jaco, lui, inaugure, en toute modestie, une nouvelle ère : celle de la basse électrique virtuoso.
Pastorius nait le 1er décembre 1951 en Pennsylvanie, USA. Il est passionné de sports comme le football américain et le basket. Mais ce qui le botte encore plus, c’est la musique. Il s’imprégne très tôt de ce qu’il entend autour de lui. Dans la lignée d’un père musicien, qui lui file pourtant le minimum côté affection, il s’initie à la batterie puis s’essaye au piano, au saxophone et, enfin, à la basse. Années d’apprentissage. Jaco joue dans différentes formations mais son vrai premier succès, c’est en solo et c’est en 1975. C’est l’année où il sort Jaco Pastorius. Simplicité du titre, efficacité. Un premier disque où tous les horizons sont explorés, la funk avec Come On, Come Over, la fusion avec Opus Pocus. Il affiche aussi sa grande virtuosité avec la reprise d’un tube du jazz, popularisé dans les charts par Charlie Parker, Donna Lee.
True
Fact
Jaco Pastorius affirme avoir créer la première basse fretless de l’histoire sur sa Fender Jazz Bass 1962 a.k.a the Bass of Doom :
« Oh ! Et si je remplaçais mes cordes de basse par celles d’une contrebasse ?… Ah ouais ! mais le son est pourri, faut que j’enlève mes frettes pour imiter le manche !… Mouais, pas fou, je vais remettre mes cordes sur mon manche défretté. »
À 24 ans, Jaco est déjà bien conscient de son talent. C’est à cet âge-là qu’il déboule confiant au concert de Weather Report et décroche un rendez-vous avec Joe Zawinul. Jaco veut rencontrer le clavier, mais pas pour lui demander un autographe. « Vous n’avez pas mal joué, évidemment. Mais je m’attendais à plus… On peut améliorer ça et je peux être votre bassiste, car je suis le meilleur bassiste au monde ». Simplement. Jaco à une bonne paire de balls saupoudrée de sucre glace et d’arrogance. Et ça marche. L’année suivante, en 1976, il rejoint Weather Report, groupe créé en 1971 par un autre bassiste de génie, Miroslav Vitous avec Joe Zawinul et Wayne Shorter (RIP my friend). Grâce à son charisme scénique et son talent, Pastorius augmente le combo fusion d’un petit supplément interplanétaire. Jusqu’en 1982, plusieurs tubes s’enchainent. Même mon père fan de death metal les connait par coeur. Citons Birdland et Teen Town (sur Heavy Weather, 1977) ou encore Night Passage (1980).
Birdland
Come On, Come Over
Continuum
Soul Intro / The Chicken (Live)
C’est quoi la recette mise en place par Jaco depuis ses débuts ? Facile, c’est un jeu d’une finesse et d’une justesse remarquable, un son particulier procuré par la fretless et par l’utilisation, presque excessive convenons-en, d’harmoniques naturelles et artificielles mélangées. Le talent lui construit le tremplin pour devenir un mythe assuré par sa Bass of Doom. Bien entendu, la légende raconte qu’elle serait possédée par le diable : une basse qui joue seule, à la place du bassiste. Serait-ce la raison de la bascule en détresse du bassiste ? Car, malgré la réussite, son état de santé mental se dégrade. Le succès de Pastorius, ne lui évite pas la plongée dans une profonde dépression, une descente vers l’addiction à la drogue et à l’alcool.
Des anecdotes racontent qu’un Joe Zawinul, mécontent de voir le gars Jaco absent d’une répétition, va toquer à sa porte avant de le découvrir nu dans sa baignoire, en intense discussion avec… un canard en plastique. D’autres anecdotes rapportent d’autres scènes incongrues comme Pastorius entrant en scène nu et couvert de boue, sans plus d’explications. Son comportement lui ferme des portes, et, en 1986, il n’a plus de projet. Le bassiste of Doom est maudit et finit SDF.
Le 11 Septembre 1987, après avoir été expulsé d’un concert de Santana, dans un état plus que second, il se bagarre avec le videur et se fait fracasser la tête. On le retrouve plus tard, gisant sur le sol avec un œil abimé, une fracture du crâne et un bras détruit. Il meurt, 10 jours plus tard, à l’hôpital, laissant derrière lui, une femme, quatre enfants et une fanbase qui même après 30 ans continue de virer au culte. Il laisse aussi une Renault 5, noir mat avec jantes chromées et intérieur en cuir pigmenté. Couleur de diable classe.
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Alexandre da Cunha
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Bientôt d’autres Bass Life.