Une masterclass ? Young Fathers revient avec du lourd. Les écossais sortaient Heavy Heavy en février dernier chez Ninja Tune. Du lourd sur un label de légende, arguments massues pour un flashback sur cette sortie. On était restés sur Cocoa Sugar, paru en 2018 sur le même label, album à l’énergie électro pop et gospel, plein de paroles politiques sur la recherche du bonheur et l’injustice. Bon album, avec quelques titres en pointe mais avec sa linéarité pour défaut. Après 5 années de presque perdition post-Cocoa Sugar, Young Fathers renoue avec le feu et l’actualité : violences policières, toxicité masculine et racisme. Des thèmes Heavy, poussés par une musicalité Heavy. Exemple avec Drum, au groove trompeur. L’éventail de genres manié par les écossais est super large, métissage du hip hop à la techno, avec des chunks de pop, de soul et d’afrobeat. Des allers-retours incessant du vivant à l’avenir, on ressent la chaleur des corps qui dansent. Ce disque, technique et sensible, puise sa richesse de son dans une esthétique afro, colorée et fumante. À l’écoute, impossible d’être insensible. On s’attache très vite au son. Alors on chante, alors on danse. Après 5 années de flou pas trop artistiques, Young Fathers renait de ses cendres grâce à une nouvelle énergie pure et brulante. Heavy Heavy. C’est une masterclass/10.

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Alexandre da Cunha
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