On l’a bien vu et noté, au cours des récents siècles, les planisphères se sont furieusement réduits. Et pas simplement du fait de la miniaturisation ou du numéris imperator. Les idées circulent elles-aussi. Celles du duo Håla Duett sont plutôt du genre très mobile. Vitesse TGV x 30. Et Asák le prouve sans la moindre peine. Le titre d’abord trouvant sens chez les Touaregs, les Norvégiens ou dans les plaines d’Iran. Ecouter les boucles sans fin de ce titre éponyme, ou d’Amon Shia, peut vous mettre la puce à l’oreille. Sur le reste des idées mobiles, tout le disque est mobilisé. On écrivait, en septembre dernier, après avoir vu le Duett au Tribu festival dijonnais, qu’il s’agissait d’une forme d’hypnose sous scie sauteuse, acérée et prenante. On récidive après l’écoute de Asák. On retrouve le deal urgent de Sheik Anorak avec le groove sous overdrive. On renoue avec la pléthore d’hymnes miniatures éthio-grunge. On reprend langue avec Yann Joussein, jamais en reste pour le noise sans superflu. Bref, là aussi, ça joue fort et ça joue beau. C’est toujours juste sur ce disque, le long des 10 plages où on pourrait même envie de baguenauder pieds nus, si une forme de self-respect nous laissait chaussés. Chaussés et déchainés au cœur des deux Medina, à la fin du compte de 99. Parfaitement à l’aise sur cette mappemonde sonore et resserrée.

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Guillaume Malvoisin
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Coax Records : Bandcamp