Drama king et cambriolage. On savait Gainsbourg voleur, et Fontaine fêlée, il faut compter avec un Sornin malin. Forever Pavot, son alias, admirateur des deux premiers, y gagne beaucoup. Idiophone, son dernier disque également. Malin de faire sonner un instrumentarium mésestimé, malin de placer le texte dans les dissonances et les torsions de cordes malades, malin de revivifier une fois de plus un pan de l’héritage musical et populaire des seventies. Idiophone, pas con, refait le point quand d’autres cancèlent à tours de bras. Sans nostalgie, mais en prolongeant, en allongeant, comme on le fait d’un expresso, pour en goûter un peu plus longtemps le plaisir ou la saveur. Mélancolique dans la bluette tristounette des Enjambées, aux faux airs de Love Story aigrelette. Impatiente sur la course-poursuite tubesque de Dans la voiture. Ludique dans les fracas roulant sur la jante de L’Idiophone du Moyen Age. Et ainsi de suite pour les deux faces où les petits engrenages scintillent et les rouages tintinnabulent inquiets. Souljacker, Forever Pavot l’est forcément. Pas pour redire ce que d’autres ont pu livrer définitivement (Hello De Roubaix !), mais pour rendre à aujourd’hui ce que leur pensée expérimentale peut avoir comme écho. Royal braquo.

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Guillaume Malvoisin
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Born Bad : Bandcamp