Classe paradoxe. Foehn joue non sur du velours, mais sur du glitch glacé. Glacé comme le papier peut l’être, glacé. Avec cette allure claire, luxueuse et quasi indestructible dans sa fragilité. Ainsi, va la musique du trio réuni dans Elements, parfait successeur d’Highlines (2020). Cinématique, insaisissable mais familière. Peut-être ceci est-il dû à son lyrisme hypnotique, à ses boucles qui pourraient rattacher aux soubresauts de la production du jeune jazz actuel des titres comme Grand F(r)errand ou Belle étoile, comète impatiente. Prod actuelle, oui ce truc vaguement bop, un peu électro, un peu ravélien. Et finalement très court au cœur et en bouche. Ici, rien de cela. Foehn ne se donne pas la peine de séduire, encore de s’imposer. Sa musique parle d’elle-même, mettez-y des mots vidés comme paysage ou voyage, si vous manquez de souffle. Saisons des pluies ira plus vite que vos envies, et s’échinera déjà dans ses rappels de cinoche ambulant années 20, dans ses allures de promontoires rythmiques scandinaves, dans son futur immaculé et, pourtant, fortement remué. Classe paradoxe, on insiste.

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Guillaume Malvoisin
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Kollision Records : Bandcamp