Line-up
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Derya Yıldırım – Chant, bağlama
Antonin Voyant – Guitare électrique, basse
Graham Mushnik – Claviers, synthétiseurs
Helen Wells – Batterie, percussions
Luke Wynter – Basse additionnelle
Du son brut, sans concession. Derya Yıldırım et son Grup Şimşek reviennent avec leur psychédélisme anatolien affûté, augmenté, pour ce disque, d’un groove irrésistible et d’une liberté totale. Passage chez Big Crown Records et par le nez creux de Leon Michels oblige, Yarın Yoksa vient tutoyer quelques légendes des années 60-70 comme Selda Bağcan, Erkin Koray et Barış Manço, histoire de réinventer un héritage en mouvement perpetuel. Derya Yıldırım (chant, bağlama) électrise. Sa voix caresse et tempête, prend aux tripes. Autour d’elle, une équipe à la mesure : Antonin Voyant (guitare, basse), Graham Mushnik (claviers rétro) et Helen Wells (batterie groovy). Joué avec le soin habituel, amoureux et frondeur, chaque morceau oscille entre nostalgie et rébellion, entre ballade mélancolique et hypnose volontaire. Le groupe qui a plongé ses racines dans la musique anatolienne, explore avec ce nouvel album des textures inédites. Plutôt que de moderniser simplement les classiques, ils leur injectent une énergie nouvelle. Les rythmiques flirtent avec l’afrobeat, les arrangements intègrent des textures électroniques subtiles et l’improvisation s’infiltre dans les morceaux. Le résultat est une fusion fluide et très libre, et heureusement jamais figée dans la nostalgie. Sur Misket, reprise d’un air traditionnel d’Ankara, une intro a cappella bouleversante précède un groove têtu que ne renierait pas Erkin Koray. Hop Bico revisite les danses villageoises avec une touche funk irrésistible. Direne Direne est un hymne de résistance, brûlant et implacable. Yakamoz, avec ses maqâms orientaux, incarne la mélancolie du hüzün, ce sentiment cher à Orhan Pamuk, où l’exil et la perte résonnent dans chaque note. Album incandescent, Yarın Yoksa prouve, si besoin était, que la musique anatolienne est plus vivante que jamais. Ça cogne, ça berce, ça enivre. Demain n’existe peut-être pas, mais cette musique est à écouter maintenant et pour toujours.
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selma namata
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