« L’ensemble conserve une économie chambriste, mais ses codes se sont déplacés vers un présent hybride, nourri autant d’histoire que d’inventions immédiates. »
titre de la rubrique
sacrément scandalisant
— like a prayer
“Joyeux anniversaire à moi et à la Controverse. Je voulais poster ça hier mais ça a été bloqué. Quel scandale !” c’est le message qu’a publié Madonna à l’occasion des 30 ans de son titre Like a prayer. À une époque où les esprits sont encore fermés, Madonna se rebelle à nouveau contre l’Église en ouvrant la parole sur la métaphore sexuelle au travers d’un thème religieux. Par son nouveau titre alliant sacré et sexualité, la pop star américaine introduit une chanson aux sonorités pop rock avec une touche de gospel qui dès sa sortie choque l’opinion publique. Jugé blasphématoire, le tube fait rapidement scandale en raison de ses métaphores trop ambiguës pour passer inaperçues. Danser devant des croix en feu, embrasser un saint noir, et un refrain rappelant autant une prière qu’un acte sexuel, c’est ce que la chanson démontre tout au long du clip jusqu’à provoquer la colère de l’Eglise elle-même. Pour preuve, le pape s’en mêle jusqu’à exercer une pression assez puissante pour que des marques comme Pepsi décident de rompre leur contrat avec l’apostat. Cette polémique n’a cependant pas empêché son album – sorti le même jour – de rencontrer un succès colossal, avec en tout 15 millions d’exemplaires vendus. En bref, Madonna démolit les codes du conventionnel. Mais qu’importe ce qui se dit sur ses inspirations parfois jugées douteuses, car serait-elle l’icône de la pop qu’elle représente aujourd’hui si elle n’avait pas décidé de privilégier la provocation à la conformité ?
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Camille Coulon – Lolie De San José – Marius Gourdin
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