Décentralisée, la Great Black Music. D’évidence, à l’heure du 2.0. USA, Angleterre, Pologne puis Asie. On a pu voir des fusions merveilleuses au Japon (compiles Wamomo), on a pu replacer la Malaisie et l’Asie du Sud-ouest sur la carte du funk (compiles Pencak Killa). Voici une épingle de plus à accrocher sur le planisphère groove. Après deux singles, le trio Batavia Collective, actif du côté de Jakarta, sort leur premier EP. Sur un label belge, R&S Records. Tant pis pour les folkloristes, les connections du monde ont déjà la fibre optique. BTCV est propulsé en 4 titres. Urgents, théâtrales mais super tranquilles, soutenus par une précision d’écriture hors pair. L’intro de Interchanges, fait sonner l’art de l’est pour les percussions, Joni Indo, notre pref, livre une forme d’hypnose intemporelle et foutrement efficace. Doni Joesran, Elfa Zulham et Kenny Gabriel, c’est le trio. Chaque morceau est issu de leurs jams puis discuté avant d’être soumis au vote. Si le jazz funk file encore des leçons républicaines, c’est parfait et rassurant. De cette démocratie groove sourd un sentiment d’aisance sur le jeu et sur les compositions, hors de portée de toute tentations de renouveler quoi que ce soit. Batavia Collective, loin d’être le nom programme d’un groupe alsaco-végano-repenti, est définitivement le plus modeste des futurs plus grands groupes du monde de demain.

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Guillaume Malvoisin
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R&S Records : Bandcamp