Amy Winehouse, l’icône déchirée.
Dans l’héritage du jazz, il y a deux types de types. Et c’est encore plus vrai quand ces types sont des femmes. Des femmes à la voix soul et enchanteresse, de surcroit. Des femmes qui ont réussi à marquer le genre comme Carmen McRae ou bien Sade avec ce petit goût moderne et sensuel. Pas obligé de retourner dans le siècle précédent pour trouver des génies du genre. Amy Winehouse, il faut le rappeler, n’est pas seulement une toxicomane entrée dans le club des 27. Elle est talentueuse, splendide et sa voix sonne soul comme on aime. Ici, le génie de la compositrice n’est pas seulement d’avoir une voix envoûtante lovée dans un accent british mais de savoir sortir des textes incroyablement authentiques. La réalité de la vie avec sa douceur et sa violence.
Amy Winehouse est anglaise et elle naît en septembre 1983. 1983 dans le monde, c’est l’année de la pop de Cindy Lauper et de Girls just want to have fun, de Michael Jackson et de Beat It et Billie Jean. 20 ans plus tard, la diva avec un essaim d’abeille sur le crâne sort son premier album Frank puis 3 ans plus tard un autre album. Back To Black la propulse sur la scène internationale. Sur les bons et les mauvais côtés du devant de la scène. Pour cette masterpiece, elle collabore avec Mark Ronson, le boss des intuitions pour les bons sons, sur Love Is A Losing Game et en backup Sharon Jones & The Dap-Kings, les prodiges du label Daptone Records. On continue sur des petites réf, où elle débarque en 2009 sur scène aux côtés de The Specials au V Festival. Mais, on le sait, rien n’arrête une génie. Les récompenses tombent. 3 Grammy en 2008 font suite aux Brit Awards de 2007. Elle redonne au jazz et au blues une certaine teinte populaire. Depuis, sérieux, qui n’a jamais entendu Rehab et Back to Black ? Sa husky voice et la sensibilité de ses musiques qui ouvre un autre monde. La musique résonne en nous, les lyrics vous poignardent le cœur. Sa voix vous enferme et vous êtes captifs de son univers. Dark et sensible.
Côté bio, Amy Winehouse nait donc en 1983. Sa vie trépidante a participé à sa renommée internationale : décomplexée, sans tabou, avant-gardiste et féministe avant l’heure mais aussi droguée et malade. En 2015, Amy, un film documentaire, réalisé par Asif Kapadia, retrace la vie de la chanteuse et vous filera le détail de la trajectoire de la dame. Dame à qui, en 2011, on file un billet d’aller (sans retour, évidemment) pour le fameux club des 27, celui où jouent Jimi Hendrix et Kurt Cobain. Le concept, c’est une sorte de théorie du complot où le point commun c’est que ces artistes meurent tous à leur 27ème anniversaire. Complot ou pas, Amy Winehouse décède en laissant derrière elle un joli paquet de chansons indépassables, iconiques et intemporelles. La sélection, strictement subjective, des 6 titres de cette page devrait suffire à vous convaincre.
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Ellinor Bogdanovic
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