Du jazz libre et large. Pas surprenant qu’Arthur Delaleu plaque ces deux épithètes sur ce disque de son groupe. Circé est posé à Tours, le vent du large n’est pas très très loin, et libre, le collectif, Capsul, dont il fait partie, l’a toujours été. Libre, la musique du quintet l’est tout autant. Passé quelques écueils de stratégie de compositions, ce disque avance sur un drumming aussi fin qu’intranquille. Florentin Hay, plutôt avisé en balais sonores, créé des espaces de danse pour le reste du groupe. L’espace est ce qui s’impose avant tout dans Alcali. Sans doute la marque d’une musique écrite par un guitariste, même si à l’oreille l’horizontalité des échanges est tout à fait patente. Ce disque prend son temps sans en faire perdre, jamais. À libre et large, ajoutons suspendu. Ce jazz-ci ralentit et suspend le vol de l’oreille qui écoute. On pourra y voir une séquelle du confinement qui a malmené les plans de Circé. Mais ce quintet a de belles cicatrices, s’il devait garder des séquelles. Des zébrures calmes et claires, Froid Polaire ou Grisaille, de fausses impatiences, Paulo Manchot, et de vrais réussites, Fireworks. On est jamais loin d’entendre Lovano, Abercrombie et une certaine élégance de fieffés mélodistes. Précieux, dans une époque aussi rapidement énervée.

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Capsul Collectif : site web