Algo-Rythme
PointBreak a joué l’entremetteur entre des millenials et la syncope. Descente dans SpotiTube, You-Fy et autre AlgoFlash pou rapporter des pépites mais d’un âge ancien du jazz. Ça laisse songeur mais c’est valable. C’est Jazznoob. Deuxième des témoignages-vérité.
— The Simpsons © Matt Groening
Jazz en aléatoire. Comme je m’y connais pas trop en Jazz, j’ai laissé Youtube me guider dans ses recommandations, à partir d’un son, plus funk c’est vrai mais c’est ce qui me parle. Le voyage commence avec James Brown. It’s A Man’s Man’s Man’s world. Classique, efficace. Dansant, réaliste et triste en même temps, c’est possible ? Apparemment oui. Trompette, saxo, guitare et batterie accompagnent parfaitement James Brown dans son récit. Le rythme s’accélère. Ray Charles et ses histoires de femmes. I Got A Woman, entraînant. Ça donne envie de swinguer. Remasterisé par Kanye West et Jamie Foxx dans Gold Digger. Comme quoi, le jazz est partout une source d’inspi’. Je reste avec mon cher Raymond, What’d I Say, Pt. 1 & 2 qui donne envie de danser le rock’n roll à la Elvis Presley — lui-même d’ailleurs reprendra ce titre. Et en même temps que Ray Charles met un pied dans le rock, il invente la soul avant que James Brown ou Aretha Franklin approfondissent le sujet. Un son qui pourrait se trouver dans un Tarantino non ? Les femmes aussi sont douées. Nancy Sinatra raconte une histoire douce et tragique, Bang Bang, moins rapide pour le coup mais tout aussi cool. Là aussi toujours remixée, ici par David Guetta dans Shot Me Down. Toujours côté femme, Lesley Gore fait valser les tables avec You Don’t Own Me. Message féministe et d’émancipation : « I’m not just one of your many toys […] Don’t say I can’t go with other boys, and don’t tell me what to do, don’t tell me what to say ». Son qu’on a pu entendre dans Birds of Prey et Suicide Squad accompagnant une Harley Quinn devenue indépendante. Ou dans la pub de parfum avec Cate Blanchett. Jazz, musique noire récupérée par les blancs pour faire vendre alors que c’est vraiment pas fait pour ça.
— It’s A Man’s Man’s Man’s World par James Brown (1966)
Ray Charles (© Getty Images)
Lesley Gore
Nancy Sinatra
The Turtles
Nancy Sinatra is back et marche sur nous avec ses bottes. These Boots Are Made For Walkin’. Style femme dominatrice : « Ces bottes sont faites pour marcher. Et c’est ce qu’elles vont faire. Un de ces jours, elles vont te piétiner la gueule », message de femme forte, certainement pas dans le but de faire vendre un parfum. C’est maintenant au tour de Happy Together d’arriver comme un cheveu sur la soupe. The Turtles, groupe de rock américain. Classique pop rock, pas du style de Pointbreak. Y’a vraiment pas grand-chose de jazz, de groove ni de black. Mais les paroles rimées qui restent en tête peuvent vous coller une insomnie. (j’vous jure). Retour au basique, Stand By Me de Ben E King, son de love familier repris un peu partout et surtout dans les films. Avec ses rythmes latino rapportés d’Amérique du Sud, un petit peu de triangle et une basse, Ben E. King fait monter la température très vite mais c’est déjà fini. Terminus, tout le monde descend. Le voyage se finit sur une touche lovely/cute/positive avec Can’t Take My Eye Off You de Frankie Valli. Et quand Frankie dit « Touch » ou « Much », c’est comme s’il nous posait l’index sur la bouche. Son d’amour. Fallait bien qu’il se retrouve dans un film d’amour. Et hop Heath Ledger fait son show dans 10 Things I Hate About You.
En conclu’ ? Le jazz ça peut être un message engagé, un son d’amour, ou juste un dialogue entre musiciens ça fera toujours bouger les fessiers de tout le monde. Sinon, c’est que vous êtes un balai.
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Océane Daumas
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Ben E King
— Can’t Take My Eyes Off You par Frankie Valli (1967)
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