Pour son futur Song For Abbey, Marion Rampal vient déposer sa vision du cabaret noir moderne, sous un des mille chapeaux de la chanteuse, poète, activiste de la scène africaine-américaine des années 60 à 2000. Abbey Lincoln, jamais en reste quand il s’agit d’oiseau, se voit construire là un perchoir, humble et puissant. Quelques mois avant la création du programme en gestion, et aussi de qu’élues mots échangés, gageons que Sur place et sur l’instant, ça convoque accords jazz, folk, chanson bravache et élégante. Que ça raconte la joie des bestiaires, la tension des peurs secrètes et la fureur discrète des rapports de classe et de genre. Loin de s’annoncer comme une de ces décalcomanies-hommage qui inondent les scènes jazz depuis la fin de la pandémie, Song For Abbey sonne déjà comme une rencontre d’esprit entre deux femmes de tête. Hantées et tout à fait libres. En apprenant ce projet, lors d’une entrevue au festival Couleur Jazz de Lons-le-Saunier en juin dernier, nous avions envie de suivre cette évocation d’une des madones de ce magazine. Premier shot avec cette tentative amicale de piéger Marion Rampal au jeu du blindtest. Echec complet à écouter ci-dessous.
D’Jazz Nevers : site web
Jazz Sous les Pommiers : Song for Abbey