Pas d’oxygène dans l’espace, paraît-il. Paradoxe, pour Sun Ra et sa filiation cosmique. The Space Age is Here to Stay, accentuant encore l’antinomie arkestrale entre la terre et les cieux. Modern Harmonic ressort donc 16 titres, centrés autour des voix. Toujours le même génie de Sun Ra dans l’orchestration, mélange de blues, de funk, de pop, de free jazz. Genre Face the Music du Sunday Night Live de 1989. L’Interplanetary Vocal Arkestra insiste : The Truth About Planet Earth, une voix en combustion, une batterie en réaction, un choeur qui s’enflamme. Toujours la même surprise de découvrir des pièces qui sonnent comme des ballades pop futuristes : Moorish Nights, la reine June Tyson qui s’entrelace avec le pharaon astral. Toujours le même étonnement à l’écoute du gospel cosmique : Space Chant (Third Heaven). Copie vocale de l’instrumentarkestration : on parle en même temps, sans se couper. Le propre de la galaxie arkestrale, la légèreté, la simplicité. Sans doute l’absence d’apesanteur.