Back to basics. Et vers le futur. Top Dog s’impose ainsi. Dans sa candeur, dans sa simplicité apparente et dans son bonheur d’exécution. Tant pis pour les chantres de la complexité contemporaine, il y a des encore musiciens qui travaillent l’évidence, sans travailler la recette. Snorre Kirk, batteur de son état, modernisateur de blues, est de ceux-ci. Ce disque, livré à la mi-mars, s’impose justement par son évidence. C’est du swing, ça lorgne sur les grands maitres du genre et ça ne cherche rien à prouver. Ça joue. Par bonheur, ça marche. La fraction Basie/Ellington pour repères de joie de vivre, une vision de la rythmique furieusement penché sur la précision et l’efficacité saissante, l’évidence est cadrée. Le son, ensuite. Tous les ténor du ténor pré-trane jouent ici. En pensée. Ben Webster et Coleman Hawkins, notamment. Fascinant là aussi, d’entendre un genre d’hommage qui ne verse jamais dans la redite flemmarde. Ça ne réinvente Top Dog, ça se vautre même dans le bonheur du style, blues lancinant et tout juste fatigué sur Working The Night Shift, pré-bop histrion sur Showtime, balade indolente sur Easy Roller. Derby réussi haut par le batteur au patronyme de capitaine de sous-marin vernien. Son Top Dog n’aboie ni avec les chiens ni avec la caravane mais regarde un peu plus loin, dans ces petits oasis où la candeur peut faire pâlir deux ou trois cyniques confortablement planquées. Möderne.

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Guillaume Malvoisin
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Snorre Kirk : Web