Singin’ in the rain

Ce matin en me réveillant je suis plutôt d’humeur loveuse et déprimée. Le vent ouvre mes volets et je vois Dijon sous la pluie. Comment rendre cette journée encore plus triste ? Avec de la musique, bien-sûr. Je dégaine mon téléphone et tape « jazz tris.. » sans même finir mon mot, plusieurs playlists s’offrent à moi. Difficile de choisir… Je sèche mes larmes, allume une clope, sors le lapin et me lance.

Premier morceau, At Last de Mack Gordon, repris et popularisé par Etta James. C’est d’ailleurs ce qui a fait son succès. Son côté blues, jazz et rythm’n’blues te met direct dans l’ambiance. Gros violons mielleux et une voix qui te donne envie de déclarer ta flamme à ta moitié. Quand on s’intéresse un peu aux paroles, cette chanson d’amour vise l’espoir, plus que la tristesse. J’aime beaucoup ce côté insistant et redondant des altos. Sensible comme je suis, c’est carrément le type de musique que je pourrais écouter.
La suite, qu’est-ce que c’est ? Une autre chanson d’amour peut-être ? Bingo ! L’artiste de blues des années 70, Dorothy Moore reprend Misty Blue. Mais quelle voix magnifique, accompagnée de chœurs féminins. Ce morceau aussi donne envie d’être amoureux. Petit piano, petit violon, clairement combo parfait ! Sans oublier les Ouuh ouuh baby. À ce moment-là, tu prépares tes meilleures vocalises et c’est parti pour chanter. T’as presque l’impression de savoir chanter du blues, magnifique non ? Bon, je crois que ça plaît pas trop au voisin… Morceau suivant !

Je vois qu’on reste dans le thème, comment passer à côté d’Otis Redding ? These Arms of Mine, ce sont d’ailleurs les premiers mots lâchés. Arrivent ensuite le piano et la batterie. Ça sonne un peu comme une ballade musicale. C’est le moment où tu t’imagines faire des trucs d’amoureux comme aller au restau ou se tenir la main au parc. Si c’est du cliché qu’on veut et bah moi j’vous le dis, on est en plein dedans avec cette playlist ! Pour la petite histoire, cette chanson a été composée en 1962. C’est son premier single, publié par Volt Records, un label américain. Dans les années 60, Redding était l’un des chanteurs de soul les plus écoutés. Sa voix est puissante et plaintive comme on l’aime !
Hop petite transition, et c’est Amy qui nous la donne, toujours dans le thème de l’amour bien évidemment. Will You Still Love Me Tomorrow ? ou en français : « M’aimeras-tu toujours demain ? ».  Amy Winehouse a toujours eu les bons mots pour te rappeler que l’amour… Ça peut être de la merde, aussi. Elle ne donne pas le meilleur exemple avec Blake. Sa voix rocailleuse est lente sur un tempo rythmé, ça fonctionne bien ! Elle aussi, c’est une queen des vocalises.
Sentimental ? Vous ne pourrez pas passer à côté du trompettiste Chet Baker. Élégant et raffiné That Ole Devil Called Love, 3min17s de chaleur dans son cœur fragile. Comme à son habitude son jeu de trompette reste exceptionnel. Je me laisse totalement transporter par la fine et douce mélodie du souffle de Baker. Au vu du titre, doit-on vraiment garder espoir en l’amour ?

Je crois que oui. Le morceau suivant m’a… Je n’ai même pas les mots. Grosse expérience musicale. Je crois que… je suis tombée amoureuse d’Aretha Franklin alias « The Queen Of Soul ». La chanson débute par quelques notes de piano complétées par des aérophones. Sur Ain’t No Way, les paroles arrivent après 25 secondes d’intro purement instrumentales. Aretha a un timbre parfait qu’elle garde jusqu’au bout. Moi qui avais rangé mes mouchoirs… Attendez je reviens.