Didier Petit & Guillaume Roy,
À l’Est du soleil / Programmes communs
sortie en décembre 2022 sur In Situ
Deux disques, sans aucun prix. Priceless, dit-on de l’autre côté de la Manche. Du bon côté du manche, Didier petit l’est lui, assurément. Réfractaire à la norme, à la morne humeur aussi, qu’il grenouille pour des soli inventifs et émouvants, qu’il cajole avec douceur des formations au-delà du duo. Duo justement sur le premier disque de ce coffret sorti en décembre dernier et reçu récemment dans la maison PointBreak. Le second s’appelle programmes communs, le jeu de mots pour quinqua est délicieux mais c’est le premier qui nous a arrêté net. Avec son lyrisme, ses tensions et ses libérations. Pas simple de coller des mots occidentaux sur une suite d’inspirations asiatiques. Trahison à la marge, remous de syntaxe et autres embuscades conceptuelles à prévoir. Foin de cela, agissons. Duo de furieux inventeurs ludiques et sonores, Didier Petit et Guillaume Roy s’ébattent en 48’37. Pas mal. Leur terrain de jeu est vaste comme une piste de lancement spatial, violoncelle et violon combattent sans effusion. De sang. Parce que le sens, il y a. En long, très large et de travers. C’est très très beau, jusqu’à la coda impactée sur les 7’36 de Petit Roy, les deux bretteurs s’en donnent à coeur joie et s’amusent à offrir moments feutrés doublés d’explosion en règle. La dernière plage, éponyme, finit se disque, sans inquiétude de retrouvailles, 30 ans de duo, ça ne disparait pas dans le pas d’un âne bâté. Ça grenouille aussi, pour mille années à venir.
distribution : Orkhestra