Trajet direct Euro 96 de haut niveau > Girondins > Piémont. Zinedine doit désormais confirmer à l’international. Et pour ça, il y a la Juventus. 1997 va être une année charnière. À la veille de la coupe du monde, le gamin doit jouer son meilleur football. Véritable joyau de Marseille, comme ses comparses d’IAM, Zidane va commencer son récital avec Demain, c’est loin. Chef d’orchestre au milieu de terrain, le numéro 21 enchaîne les gestes techniques aussi bien que Shurik’N et Akhenaton enchainent les rimes. 9 min. de kickage sans refrain pour 90 min. de pression tout terrain. « Je ne pense pas à demain, parce que demain c’est loin »… Tu verras, champion, ta coupe du monde n’est plus très loin.

Le 12 août 2004, Zidane annonce sa retraite internationale. Un coup de tête ? Pas encore. Mais l’amour du maillot le retient une dernière fois sur les terrains. L’amour de représenter sa patrie est trop fort. « Tout à l’instinct sans calculer le destin. » Titulaire indiscutable au Réal Madrid, le Galactique est conscient qu’il a la possibilité de gagner le plus beau trophée du monde pour la seconde fois de sa carrière. L’instinct du champion. Fierté marseillaise comme l’est la Psy 4 de la rime, cet appel de guerrier va redonner la rage à Zizou. Si ce son est devenu l’un des hymnes des quartiers de France, Zidane en est l’ambassadeur. Modèle de réussite et d’espoir pour toutes les cités.

Finale de Coupe du monde. Ça y est. Le retour du Roi au sommet. « Faut jouer pour gagner, prêt à tout perdre c’est le prix à payer. » 7ème minute, pénalty pour la France. Zidane humilie Buffon d’une panenka incroyable. 1-0. Tout se passe comme prévu. « Cet enfoiré n’a pas fini de me tester. » Malgré l’égalisation de Materazzi, il reste encore du temps, rien n’est joué. « Ma vie je l’ai misé sur un coup de tête. » 110ème, plus que 10 minutes de temps additionnel. Soudain, un blanc envahit le stade. Plus un bruit. Un italien est à terre. Et Zidane marche en enlevant ses bandages. On comprend. L’arbitre sort le rouge et c’est l’expulsion du maestro. Il ne se retourne pas. « Le plus dur n’est pas de faire des choix, c’est d’assumer. » Aucun autre morceau que C’est ça ou rien de la Fonky Family ne peut mieux résumer cette soirée devenue cauchemar. C’était ça, ce morceau ou rien.

Après avoir survolé ce sport en tant que joueur, Zidane voulait relever de nouveaux défis. C’est 2016 et le coach de l’équipe réserve du Réal veut grimper d’un échelon. Être coach dans la cour des grands. Un tas de clubs sont à ses pieds. On l’annonce en Espagne, en Italie. Seulement deux équipes retiennent son attention : Madrid ou Marseille. L’histoire aurait pu être si belle. Entraîneur dans la ville où tu as commencé tes premières jongles. Entre temps, un nouvel OVNI a envahi Marseille. On l’appelle Jul. Il a pris la relève durant ton absence. Mais, imagine, vous deux réunis. Les deux icônes de la ville… Le peuple attendait ça. Pourtant, tu choisis le Réal et Madrid mais sans oublier d’où tu viens. Marseille et Jul résonnent au Bernabéu. Les Madrilènes en Y.

Si on doit retenir une chose du début de 2023, c’est qu’il ne faut pas manquer de respect aux légendes. Humilié par la FFF et Le Graët, Zidane ne prendra pas la tête de la sélection française. On en parlait beaucoup pourtant. Terrible désillusion pour tous les amoureux du ballon rond. Que va-t-il se passer ? Que va répondre le champion du monde ? « Mystère et suspense. » Mais la valeur de Zizou sur le marché des coachs n’est pas affectée. Tout le monde reconnaît encore et toujours son talent. Même Stony Stone, ce rookie de Marseille qui ramène le beau jeu sur le terrain. Qualité offensive ? Ramener la 2 steps à la mode. Et il le fait très bien. Vent de fraîcheur sur le rap, bel et bien la preuve que ce qu’il se faisait de mieux il y a des années, peut encore fonctionner. « On va là où la vie nous mène. » Bien dit. On verra bien où le foot nous mène.