Crochet, droite/droite, uppercut. C’est réglé, c’est bouclé. Little Simz met KO cette fin d’année. On était resté compté 9 sur le clip de Woman, l’an passé. Sometimes I Might Be Introvert, titrait la rappeuse from London. Introvertie d’abord, puis ensuite émancipée. On prolonge un peu le mouvement avec ce No Thank You, propre, clair, précis. Pas besoin d’y revenir, c’est une des claques de cette fin d’année. Arrangement plus soft, plus moelleux, on est quasi sur de l’arrangement jazzé sur Gorilla, gospellisant sur Silhouette. Mais Madame Simz a le moelleux trompeur. Ce disque est un brûlot d’auto-fiction. Sans réserve. Encore moins sans compromis. Flow radical pour dénonciations viscérales. C’est un solo d’ascète, une déflagration réduite au minimum. Pas de fioriture pour balancer ce qu’il faut balancer de soi, pour avancer, un peu, un peu plus loin. Charge mentale, égos de contrat très pénibles, fanzouz tout aussi pénibles et ce qui fait qu’on se revendique ‘femme’ et ‘noire’. No Thank You brille de cela. Dans son colossal dépouillement, les textes s’agitent, complexes et riches de leur structure. Directe. Ça naviguent sans peine, c’est mû par une puissance incroyable et ça vous explose au visage avant que vous ne le demandiez. À mordre vos dents, votre langue et vos morts avec.

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Guillaume Malvoisin
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