Wütrio
sortie le 11 novembre 2022 chez BBE
Ça vient d’une époque post-punk où on faisait aussi du jazz. Forcément, ça tape sur des caisses claires, ça joue avec l’écho et la résonance, il y a des sax lancinants et des trompettes avec sourdine. On est en 2022 et on entend sonner 1987, grâce à Rainer Trueby. En plus de balancer de la house, du nu jazz, du broken beat et du disco un peu partout dans le monde, le DJ allemand, en vrai passeur-colectionneur de disques, ressort une pépite produite par Freidrich Thein, pionnier dans le game sonore depuis la fin des années 60. La famille Thein, c’est celle qui vend les cuivres. On pourrait presque croire que l’héritier fait de la retape pour valoriser ses instruments tant ils sont vénérés dans ce disque. Wütrio c’est la liberté, c’est free comme du jazz, chaque instrument s’exprime. Quand l’instrument s’appelle Beate Kynast, ça pose et ça impose. La soliste démarre fort et dès le titre d’intro. Une soprano qui balance, crie, parle, chante, scande. Ouah, c’est quoi ? C’est Neneh Cherry dans Buffalo Stance ? C’est une punk ? Une chanteuse lyrique ? Un peu tout, c’est jazz, c’est free. Et puis cosy, du piano, le style groovy, ça pèse. Ça a perdu de son amertume et de son “apritude” avec le temps, c’est parfois léger comme une bonne madeleine avec des touches de sucre qui peuvent dégouliner entre les doigts. Clic, ajouté à la collec’ jazz underground d’avant garde 80’s made in germany.
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