Pourquoi mettre des mots sur le caractère universel et intemporel d’une musique lorsque celle-ci est bien plus apte à en parler d’elle-même ? Mawood, c’est déjà ces jeux rythmiques et mélodiques dont les expressions semblent toujours être exposées pour faire entendre leur complémentarité. C’est aussi de sublimes entremêlements des expressions d’un côté, celle de la voix de l’emblématique chanteur égyptien Abdel Halim Hafez, et de l’autre, celle de l’ensemble, du tout : l’orchestre. Mawood fusionne les styles, mêlant une musique traditionnelle arabe, des références modernes ainsi que le charme évident des années 70, particulièrement souligné par l’identité rythmique et musicale, entièrement bercée par le groove du guitariste et organiste Omar Korshid. La finesse de composition de Baligh Hamdi tout comme la richesse d’interprétation d’Abel Halim Hafez et de son orchestre permettent ainsi d’explorer une variété d’émotions et d’images sonores. Au fil de cet album, dont l’enregistrement live, caractéristique des productions de cette époque, apporte une réelle spontanéité, plusieurs mondes se découvrent pour former un seul objet. C’est alors un univers musical unique qui en sort, dont cette réédition vinyle assurée par Wewantsounds — la première depuis 1971 —mérite qu’on y plonge et replonge avec la plus grande attention. Ce live a 50 ans d’existence déjà et reste assurément un exemple de rencontres de cultures et d’expressions musicales essentiel de partager aujourd’hui. La réédition de Mawood permet ainsi, au delà de la re-découverte d’un live historique, de faire résonner l’image d’une musique universelle. Alors, trêve de vers, trêve de métaphores, ces quelques mots n’en diront jamais autant que Mawood lui-même.

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Selma Namata
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Wewantsounds : bandcamp