Dans Banga, y’a de l’eau, y’a des fruits chantent les postes de TV dans les réclames des années 80. Dans ce Banga-là, celui qui ouvre le premier disque attendu des britons de Sababa 5, il y a aussi des fleurs, des routes d’été, des torses en secousses sur les pistes de danse. Le genre de bande-son qui donne envie qu’un studio de développeurs sorte enfin une version réactualisée d’Outrun. Bim, la Testarossa décapotable en trombe épouse sur les côtes d’Europe du Sud. Riviera, Ligurie, Adriatique. Mais, ce disque, sorti chez un spécialiste des musiques arabo-mondiales dansantes, a un autre mérite, que de balancer des images d’été en plein novembre. Celui de décentrer grâce à son corpus full instru le psycho-turkish-delight en retour de hype. Parfaitement synthétique, globalement groove et aussi laconique qu’un « je t’aime » prononcé par un cow-boy des Dolomites. Ce disque sonne enfantin, simple et immédiat. Pas d’empilage de couches pour faire le malin, pas de grain rugueux pour prendre des points de street cred. Tout se dessine  façon ligne claire. Lizarb fait le taff de carnaval de bazar, Malca a la courbe en délice éthio-perpetuel, Keyf lance son kiff en clignant de l’œil. C’est beau, c’est simple, nous disions. Marrant, même, comme le Sababa 5 livre une OST pour toutes les cabrioles qu’il serait bon d’inventer et d’arranger à votre sauce. Samouraï, blanche ou BBQ. Simple.

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Batov Records : bandcamp