On appelle ça « faire coup double ». Et joliment. Presque un trick de poker face pour Les Imposteurs qui livrent deux faces d’une même médaille aux portes ouvertes de l’écurie Umlaut Records. Beauty Lies et Within. Quatrième et cinquièmes disque, d’un seul geste pour Die Hochstapler. Soit Les Imposteurs, en langue de faussaire bavarois. Maintenant reste à savoir ou déterminer quelle face est le recto, quelle autre sera le verso. La version live, improvisations en public au long cours au Topsi Pohl berlinois en février dernier ? La version studio, écrite et jouée comme telle, enregistrée au même endroit au même moment mais sans spectateur ? Que veulent donc prouver ces imposteurs dans leur honnêteté transparente ? Peu importe, en réalité. Si on pige surtout que ce qu’on appelle jazz aujourd’hui, et en Europe, c’est du plaisir mis sur papier ou rendu immédiat à l’oreille des gens, ce sera déjà pas mal. Et là, nous y sommes, dans le plaisir. De l’invention comme de l’exécution. C’est drôle, le blues cabossé émouvant de Beauty Lies Within déchiré par le sax crissant. C’est profond, seconde plage d’impro sur Within. Le reste est à la même enseigne. Accueillant, les bras ouverts. Les structures s’emmêlent, et se répondent par le symétrique et la resucée. C’est passionnant. Comme souvent chez Umlaut. C’est joyeux, donc, aussi.

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