La Nouvelle-Orléans, version 8.9
LeBloc reçoit le Hi-H4T à Dijon, près des cuves à bières de Un Singe en Hiver. Concert jeudi 10 février à 20h, on vous livre ici quelques notions-clefs pour se perdre en toute quiétude dans cette musique.
graphique le Hi-H4T ? © DR
C’est quoi la combine ?
Hi-H4T. C’est d’abord un code imprononçable. Erreur d’un stagiaire en communication ? Nope, sir, c’est surtout une combine graphique pour vous frapper l’œil et vous rendre curieux. C’est joli quand c’est écrit mais c’est également tout à fait canon quand ça vous frappe le tympan. Le Hi-H4t c’est un 4tet (lire quartet). Quatre musiciens, donc, réunis ici par leur leader-batteur, Simon Valmort, pour mixer des influences rapportées de la Nouvelle-Orléans, du hip-hop américain et des salves improvisées prises à la mémoire de jeunes frenchies. Beau.
C’est bien ce passe-passe ?
Oui, bien entendu, comme tout mélange, c’est nickel. Cette musique, mieux qu’un mélange, c’est un alliage. Deux instruments lead, une voix et la frappe assurée du leader. Un peu comme The Eagles mais sans l’Hotel en Californie. Là, on plonge dans l’épaisseur du bayou, dans la joie des rues de la Nouvelle-Orléans où le groupe s’est rendu. Les textes en parlent et racontent cette expérience, où le son part dans tous les sens. Ça joue sur les assauts du sax et la précision du drive. Le flow s’impose ensuite, fluide, smooth et très souvent pop. Le rap de Yovan Girard fait sa vie et son chemin dans la grande liberté que se donnent les instrus en bataille ici. Bataille amicale, of course. Pas de danger, du bounce et de la liberté. Assumée et partagée.
Pierre-Marie Tribouley
C’est qui déjà ceux-là ?
Quatre musiciens, réunis dans un quartet venu de Sens. Il y a de l’amitié et de la fidélité. Batteur et rappeur se connaissent et se pratiquent depuis bientôt 10 ans. Ça donne une idée de la complicité en action dans le 4tet. Avant, on retrouvait cette paire dans le HH-BB. Autre acronyme, autre époque, c’était celle du Brass Band. Du soufflant et du tonnerre (forcément, le 89). Bref. Le Brass Band est devenu quartet et la musique s’est déstructurée, allégée et fluidifiée d’avantage. Pas de Nola fantasmée mais une façon de se trouver dans les hommages aux rues et aux groupes de Louisianne. Chacun est à son poste, recruté pour ce qu’il est dans cette quête. De sens et de nuances.
Thomas Letellier
Le Récap
Hi-H4T :
Yovan Girard, chant, clavier, violon
Thomas Letellier, saxophones
Pierre-Marie Tribouley, guitare
Simon Valmort, batterie
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concert produit par LeBloc et Un Singe en Hiver
pour la série de concerts Jazz Noob
jeudi 10 février à 20h
Un Singe en Hiver / Dijon
prix libre, jauge limitée
La stat : 0.1
Presque zéro. Ça concerne le bassiste. Pas le niveau mais le poste de joueur. Et c’est la belle innovation de quartet. Pas d’instru grave mais un rôle réparti à plusieurs. De quoi rendre cette musique encore plus émancipée, encore plus mouvante. Très joli choix.
Le mot-clé : Hi-hat.
C’est une cymbale sur pied. On l’actionne grâce à une pédale et avec la grâce des syncopeurs. Dans le Top 10 des batteurs passés grands maîtres de cet ustensile, citons Jo Jones, Kenny Clarke et Roy Haynes. C’est traduit en français par ‘charleston’, un rapport avec la danse ? Oui, mais écoutez donc du jazz et cessez de vous poser des questions superflues.
Le profil du set :
Pack resserré, jeu compact mais très libre. Le Hi-H4T est une équipe humble mais dont il faut savoir se méfier. Elle peut vous prendre très vite à son jeu et à ses combines. C’est rapide, précis et sans avertissement. De quoi envisager un set smooth mais sans appel, efficace et généreux dans l’engagement. Peu de fautes sur personnes à prévoir.
Yovan Girard
La décla :
« J’ai beaucoup aimé la spontanéité des concerts à la Nouvelle-Orléans. Ça joue partout, en permanence, sans filtre. »
Simon Valmort, driver du Hi-H4T
Simon Valmort
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