Raúl Monsalve y Los Forajidos,
frit jazz et pharma funk
Tribu festival, Dijon, samedi 2 octobre 2021, La Vapeur
Music is the Healing Force of the Universe sifflotait en diagonal le saxophoniste Albert Ayler. C’était depuis les States et depuis les 70s. Dans l’avant-dernier jour du tribu 21, dans un Venezuela importé, ça score encore, cette histoire de musique rebouteuse. Cimer Albert. Los Forajidos de Raúl Monsalve ont, eux aussi, le syncrétisme foutrement guérisseur, sans doute pas un hasard s’ils se sont nommés les hors-la-loi, en trad française de forajidos. Dans la marge, ce set, complet braque des traditions afrolatines. Cumbia cramée, free jazz rôti et Afrobeat brûlé à point. Et en face, ça prend cher. Dès le rituel d’ouverture aux scansions autoritaires proférées par Lya Bonilla. Rien ne bronche, souffle coupé. Ok, voilà donc le meilleur concert du festival. Pleines de mini-tribunes vénères, de saillies free-funk en embuscade, les polyrythmies sont claires, c’est l’Afrique et l’Amérique du Sud qui déboulent à toute vapeur. Pas de fumée sans feu, le bouillon est toujours parfaitement contenu, et la voix de Lya Bonilla, a capella or not, mais fout des étincelles aux tympans et des poils au bras. Génialement allumée la banda pequeña de Raúl. Pyromane et fraternelle, le genre de vaccin qui agit contre tout vague à l’âme, file une immunité à vie. Soin.
Music is the Healing Force of the Universe whistled diagonally by saxophonist Albert Ayler. It was from the States and from the 70s in the penultimate day of tribe 21, in an imported Venezuela, it still scores, this story of healing music. Thnx Albert. Raúl Monsalve’s Los Forajidos also have a bloody healing syncretism, and it’s no coincidence that they’ve named themselves the outlaws, in the French translation of forajidos. In the margin, this set, complete with Afrolatin traditions. Grilled cumbia, roasted free jazz and well-burned Afrobeat. And on the other side, it takes a lot. From the opening ritual to the authoritative scansions uttered by Lya Bonilla. Nothing flinches, breathless. Ok, so this is the best concert of the festival. Full of angry mini-tribunes, free-funk sparkles in ambush, the polyrhythms are clear, it is Africa and South America which runs here with full steam. No smoke without fire, we said. The broth is always perfectly contained, and the voice of Lya Bonilla, a capella or not, but sparks in the eardrums and hairs on the arm. Ingeniously lit the banda pequeña of Raúl. Pyromaniac and fraternal, the kind of vaccine that acts against any vague in the soul, gives an immunity for life. Care a lot.
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guillaume malvoisin
photos © Siouzie Albiach / Tribu Festival
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