FANTôME, l’esprit léger
Tribu festival, Dijon, lundi 27 septembre 2021, Cirque Lili
Woosh ! Les fantômes sont apparus dès l’entame du set. Dans les dictaphones glissés au sol, reliefs de fanfare désossées, traces de soi fondues dans l’attente, bootlegs de répéts. L’âme du quatuor est déjà là elle aussi, la répétition, justement. Pas le ‘probieren’ teuton, goûtu et jouisseur, mais l’autre, l’obsession maline, fascinante et sans patrie. Celle de FANTôME vous plante l’oreille debout dans son matériau avant même toute note jouée. La note c’est celle qui sera, dès le premier track, tempérée façon occidentale, frappée léger puis très vite triturée pour être rebattues à l’américaine, Steve et Terry sont pas loin de tenir le manche. Outre-Manche Floating Points says Hi. Mais si les Répétitifs américains ont bonne mine, le live se décale légèrement sur l’approriation. Fausse symétrie des deux soufflants qui ne tiennent pas forcément le lead là où s’ébattent piano et vibraphone. Mais clarinettes et sax poussent l’hypnose sous le carrousel du cirque Lilli. Ça zèbre, ça pointille et ça lacère le joli. Le tapis harmonique est rendu mouvant, très vite les cartes bougent et les pulses accumulent chaque quart de ton dans un édifice joyeux parce qu’instable. Il y a des transes calées pour les dance floors et il y a celles-ci, murmurées pas des esprits sereins, des gentle ghosts de passage. Du jazz pour Casper ? yep mais le gentil petit fantôme semble connaître la planquette des buvards.
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Guillaume Malvoisin
photos © Siouzie Albiach / Tribu Festival
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