NCY MILKY BAND, 100 ans
sortie le 4 novembre 2022 chez BMM Records
Foutraque et dangereusement cohérent. Deux briques pour résumer le béton du deuxième disque du NCY Milky Band. Long, bon et long comme des prélim’ un soir de bal d’été. À la sortie de Burn’IN, le premier disque du quartet, en mai dernier, on écrivait cela : « ce qu’on appelle encore un peu jazz reste un putain de terrain de jeu pour adultes consentants. Sans aucune idolâtrie vérolée, sans aucune peur du plaisir facile ». On prolonge le deal avec 100 ans. 100 ans, c’est l’âge d’une vie, l’âge du jazz, aussi, à quelques mois près. Pas besoin, dès lors, de se morfondre à vouloir définir les choses. Burn’IN n’avait finalement qu’un défaut, Politricks, son single replet. 100 ans n’en a aucun. ni single ni défaut. Sa durée est juste. Son ton est juste. Ses climats sont justes. French electro-giallo groove, en gros. Jazz aussi. Pour le reste, il va falloir se décider à se laisser aller honnêtement à quelques émotions et sensations. Ce disque est un piège. Dangereux pour les marioles qui revendiquent le cold blood, foutraque pour les control freak, cohérent pour les universitaires-a-like. Pour les autres, ce sera du plaisir simple en 14 titres, des leçons de vie cinématiques qui viennent vous cueillir par la corde sensitive. Un terrain de jeu, le jazz ? Oui, et aussi un miroir tendu à ceux qui l’écoutent sans vraiment se soucier des étiquettes ni du temps qui passe. Ou alors par plaisir de mauvaise foi, pour 100 ans de voluptés secrètes, de bonheurs imbéciles et foutrement bons. Foutraques et génialement dangereux.
