Ok Noober

PointBreak a joué l’entremetteur entre des millenials et la syncope. C’est marrant, ces tracks qui émergent des descentes dans SpotiTube, You-Fy et autre AlgoFlash : pépites nouvelles ou d’un âge ancien du jazz. Welcome to the machine. C’est biaisé mais c’est valable. C’est super disco-funk mais c’est Jazznoob. Sixième des témoignages-vérité.

par | 15 Déc 2020 | Jazznoob

The Simpsons

— The Simpsons © Matt Groening

Tranquillement assis dans mon fauteuil rouge, je ne me doutais pas que ma vie allait basculer lorsque j’ai reçu ce message : « Hey, je ne pensais jamais te demander ça mais… Tu ne voudrais pas écrire un article pour LeBloc ? ». Ai-je envie d’exposer ma nooberie du jazz ? La réponse est simple. Oui.
Je ne suis pas fan de jazz. Il faut l’avouer. Alors, lorsqu’il a fallu choisir un premier morceau, la tâche n’était pas simple. Après m’être tant bien que mal remémoré mes derniers concerts de Jazz (La Peuge En Mai et Qonicho D lors du dernier Tribu festival, top !), c’est finalement parti d’un morceau du film Whiplash qui m’avait mis une claque il y a quelques années. Bon, c’est déjà une noob alert de niveau 1 : Caravan par Buddy Rich ouvre le bal. C’est vieux, c’est génial, ils savaient faire de la musique à l’époque. Comment ne pas être emporté par ces batteries, ce vibra. Bref, c’est fort, très fort. Bon, on a à peine le temps de bouger les guiboles qu’il est temps de passer au deuxième morceau. Peu inspiré par ce que j’ai sous les yeux. Un morceau m’attire néanmoins. Je ne peux résister, il faut que je clique. Watermelon Man se lance. Belle découverte, encore une fois c’est fort. Je ne sais pas quoi dire de plus de ce morceau à part que ne pas le connaître me fait passer noob de catégorie 2. Propre, classe en tout cas. Tout ça nous mène au morceau 3, et encore une fois le hasard fait bien les choses. Jusqu’à maintenant j’étais la honte du quartier Montmuzard. Mais ça c’était avant, car je suis sur le point de découvrir une petite pépite fraichement sortie. Intrigué par la pochette, je clique sur l’album de Janko Nilovic & The Soul Surfers, Maze of Sounds. Quelques notes d’orgue lancent le second morceau. Une rythmique soul, simple mais efficace, vient s’ajouter. Le morceau avance et nous transporte – oui, vous aussi. Une telle transition, c’est fort pour un noob. On devrait limite renommer la rubrique mais je m’égare. C’est le moment que choisi YouTube pour me fait une offre « que je ne peux pas refuser » : The Cinematic Orchestra et son incroyable The Awakening Of A Woman (Burnout). On continue de planer quelques instants , j’affectionne particulièrement ce morceau. Cuivres feutrés, synthétiseurs qui n’auraient rien à envier à Air, on continue de voyager. 10 minutes pour s’envoler, 10 minutes de calme avant la tempête, l’algorithme YouTube en avait visiblement marre, il est temps de passer au stade 2 (bisous Gérard Holtz).

— Caravan revisitée par Buddy Rich (1962)

Janko Nilovic, pepouze sur le capot.

Janko Nilovic, pepouze sur le capot.

The Cinematic Orchestra

The Cinematic Orchestra

Herbie Hancock

Herbie Hancock
Laurent Garnier

Laurent Garnier ©GB

« Laissez le feu brûler » ! Non je ne suis pas pyromane, bien que je sois en train de mettre le feu à vos oreilles avec Keep The Fire Burning. Là, les choses sérieuses commencent. Autant je suis un noob du jazz mais le funk je suis seulement un demi-noob. Can you feel it? Yes you can. Now let’s move ! Petite pépite pour enchainer avec la reprise du très célèbre Getaway de Earth, Wind and Fire. Cette version orchestrale originalement intitulée Getaway – dont l’intro se confond avec le célèbre Sympathy For The Devil des Rolling Stones (!) – saura ravir les petits et les grands. Quand il faut ravir les grands et les petits, The Trammps n’est jamais bien loin. « Laissez le feu brûler », « Brûle, bébé, brûle»… On joue avec le feu aujourd’hui et c’est pour le plus grand plaisir de vos oreilles ! La meilleure ligne de basse de l’histoire ? Je ne sais pas, c’est possible, mais Disco Inferno reste un classique indémodable. Assez de classiques pour aujourd’hui ? Oui, enfin non… Enfin oui mais… Bref ! Du classique, mais du classique Remi(x)s à la sauce du maestro, du roi des remix, le seul, l’unique : Todd Terje. Le plus cool des producteurs de disco-électro-scandinave n’en est pas à son coup d’essai, et ce remix de I want your love ne déroge pas à la règle. Le plus dur ici aura de faire un choix parmi ses différents remix proposés. On finit en beauté aujourd’hui, et on finit avec du grand. Avec du grand Laurent Garnier, notre grand raïs à nous. Un morceau intitulé The Man With The Red Face avec une réelle approche jazz et le saxophone de Finn Martin qui résonne à travers les âges. Un morceau incroyable avec ces notes de sax improvisées en studio (anecdote qui ne fait que renforcer sa magie). Comme les fans du professeur Raoult, le Jazz est partout. Que ce soit au cinéma, dans les ascenseurs ou sur les dancefloors du monde entier, les hommages au jazz sont nombreux et viennent nous rappeler à quel point ce genre a révolutionné la musique. Alors comment finir cette rubrique autrement que par ce constat : on peut écouter mille fois un morceau de jazz, mais on ne peut écouter une fois mille morceaux de jazz.


Rémi  Guagliata

— I Want You Love de Chic revisité tranquillou par Todd Terje (2009)

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